L’ORDRE DU SAINT-ESPRIT

C’est pour regrouper autour de lui et s’attacher les principaux chefs du " parti catholique " en pleine guerre de religion qu’Henri III créa en décembre 1578 un nouvel ordre de chevalerie dédié au " benoist Saint-Esprit ", en souvenir de son accession aux trônes de Pologne, puis de France un jour de Pentecôte. Ce nouvel ordre devait par ailleurs palier à la dévalorisation de l’Ordre de Saint-Michel.

. Les statuts fondamentaux de l’ordre précisaient que les membres français devaient être au nombre de cent (par la suite, des étrangers, toujours peu nombreux, furent admis en supplément), comprenant : quatre-vingt sept chevaliers nobles depuis au moins trois générations, âgés d’au moins trente cinq ans (vingt-cinq pour les princes), déjà membres de l’Ordre de Saint-Michel ; les enfants royaux qui recevaient le cordon au berceau (à partir d’Henri IV) ; neuf ecclésiastiques, dont le grand aumônier de France, quatre grands officiers (ou administrateurs : le chancelier, le prévôt-maître des cérémonies, le grand trésorier, le secrétaire greffier). Etant membres des deux ordres royaux, les chevaliers de l’Ordre du Saint-Esprit s’intitulaient " chevaliers des Ordres du Roi ", alors que les membres du seul Ordre de Saint-Michel se disaient " chevaliers de l’Ordre du Roi ".

. Les obligations des chevaliers étaient entièrement orientées vers une fidélité inaltérable à leur foi et à leur grand maître, les statuts ne rappelant que de façon discrète les devoirs d’assistance charitable ou d’entraide mutuelle imposés à la plupart des ordres chevaleresques.

. L’ordre brilla de tout son éclat sous Louis XIV et devint le plus illustre des ordres de l’Ancien Régime. La noblesse resta toujours une condition nécessaire aux chevaliers, qui lia les mains du roi lui-même.

. La Législative abolit l’Ordre du Saint-Esprit. Louis XVIII le rétablit dès son arrivée en France et, reconnaissant la noblesse d’Empire, y fit entrer les maréchaux et les hauts dignitaires de la France napoléonienne. S’il disparut en France à l’avènement de Louis-Philippe, Louis XIX, 10e chef et souverain grand maître, comte de Marnes, ancien duc d’Angoulême et ancien Dauphin, fit, toutefois, une nomination, dans l’ordre, celle de François, comte de Bouillé, pair de France, en 1837, donc en exil. Henri V, le chef et souverain grand maître, comte de Chambord, aurait reçu dans l’ordre : Henri, prince de Parme, comte de Bardi ; Robert Ier, duc de Parme, et Charles, duc de Madrid, prétendant au trône d’Espagne sous le nom de Charles VII (1868).

 

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