Les Joseki de base (séquences théoriques de coin) |
Un
joseki est une séquence théorique qui conduit à un résultat local
équilibré pour les deux joueurs. Cependant, une séquence peut très bien être joseki,
et néanmoins mauvaise globalement pour l’un des deux joueurs. Tout dépend du
contexte dans lequel elle est jouée.
Les joseki sont le
résultat du travail et de l’étude de générations de joueurs de go… De nouveaux joseki
sont constamment découverts et adoptés dans la pratique des joueurs
professionnels, d’autres sont progressivement abandonnés. Pour le joueur moyen,
l’étude des joseki de coin, permet de travailler l’évaluation de la
force des groupes, ainsi que la question de l’initiative.
Les joseki présentés
ici sont extrêmement courants. Ils offrent une première base de réponse, aux
approches classiques des pierres de coin au hoshi (point 4x4), au
komoku (point 3x4), ainsi qu’au san-san (point
3x3). Cela dit, il existe bien d’autres variantes et possibilités de réponses,
qui ne seront pas détaillées dans ces quelques pages. Les dictionnaires de joseki
qui traitent de ce sujet, sont une part importante de toute la littérature sur
le go !
Joseki de
hoshi (point 4x4) :
1)
Approche du coin et extension
·
noir accepte le partage du coin :
Choix de blanc d’un développement Choix de blanc d’une base stable. Choix de blanc d’un développement
rapide (peut être coupé entre 1 et 3).
assez rapide, mais solide.
·
noir vient au contact :
Dans les deux cas, noir défend solidement le coin, mais laisse blanc se
développer calmement sur le bord.
2)
Invasion directe au san-san
Le coup 2 permet à noir de choisir la
direction Variante
où noir veut faire de l’influence,
du mur, vers la pierre noire idéalement
placée. et ne pas
laisser l’initiative à blanc.
Blanc garde l’initiative.
Dans certains cas, le double hane (4 et 6) peut être joué par
noir.
3)
Invasion au san-san, après une approche de coin
par
exemple, lors d’une partie à 9 pierres de handicap :
Avec le coup 4, noir choisit de laisser le
coin Avec le
coup 4, noir choisit de fermer le bord
à blanc, et de faire deux murs.
sur lequel il est déjà fort.
Blanc garde l’initiative. Blanc
perd l’initiative.
4)
Les pinces
·
la pince courte :
Noir veut faire un mur et un moyo, Il choisit la pince courte avec 2. Blanc garde l’initiative. |
Variante : blanc privilégie
le haut du goban, mais permet un mur noir plus
solide…. Blanc garde l’initiative. |
|
Si blanc veut empêcher la construction d’un moyo
noir, il peut aussi lutter pour l’influence : |
·
la pince longue :
Blanc joue
l’influence :
Blanc prend le
coin : … etc…
Joseki de
komoku (point 3x4) :
1)
Approche haute
Le coup de contact 2 est de loin la suite
noire la plus fréquente. Blanc peut alors choisir
entre la suite de gauche plus territoriale,
ou celle de droite plus axée vers l’influence.
|
Mais,
si blanc est intéressé pour se développer vers le bas du goban, il peut aussi
choisir le joseki de l’avalanche avec le coup 3. Ce joseki
possède de nombreuses variantes et suites complexes. |
Si c’est noir qui veut se
développer vers le bas, il peut jouer cette suite simple.
Comme sur le hoshi, noir peut aussi faire une
pince. Ces variantes amènent en général
à des suites plus compliquées avec beaucoup de continuations possibles.
Voici deux exemples avec des pinces courtes :
Ici, blanc choisit de prendre
l’influence…il peut aussi couper le noir avec le coup 3 dans le diagramme de
droite.
2)
Approche basse
·
noir répond solidement :
Noir 2 est le célèbre coup de
Shusaku, amenant à une position très solide.
·
noir choisit une pince courte :
Blanc joue le territoire…
Blanc joue l’influence.
·
noir choisit une pince longue :
Voici deux différentes possibilités de
développement pour Blanc…
3)
Approche lointaine haute
Si blanc redoute d’être pincé sévèrement, il peut
faire une approche du komoku plus lointaine.
Dans ce cas, noir répond en général par une pince,
comme ci-dessous.
Joseki de san-san (point 3x3) :
Il existe assez peu de joseki sur le san-san,
voici le plus fréquent :
______________________________________________________________________________
Pour chacun des joseki montrés précédemment,
il existe beaucoup d’autres possibilités d’attaque et de défense, qui
remplissent des livres entiers (parfois même sur les variantes d’un seul joseki !) ;
il n’est bien sûr pas nécessaire de les apprendre par cœur pour jouer
correctement au go.
Ce petit panorama des joseki les plus
courants s’arrête donc ici, sans aborder les quelques joseki existants
sur les points 4x5 (takamoku) et 5x3 (mokuhazushi), peu joués dans la
pratique.
Les premiers coups sur les points 6x4 (ootakamoku), 6x3 (oomokuhazushi), ou bien 5x5 (gonogo), sont encore plus
marginaux, et ne comportent pas vraiment de suites théoriques…
Les débuts de partie au centre du goban, point 10x10
(tengen), sortent du cadre étudié.